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Cet article (signé par Dominique Bénard) est paru dans La Presse de la Manche du 04.09.2008

Original publié dans La Presse de la Manche
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04
Sep

Daniel Laigre aux JO de Pékin : Bolt est un régal pour les yeux ! 

4 septembre 2008 - Publié par

Pékin - Daniel Laigre, en compagnie des perchistes Jérôme Clavier et Romain Mesnil, pose devant le Nid d'oiseau, l'impressionnant stade olympiqueTrès bel interview de Daniel Laigre dans la Presse de la Manche à son retour des jeux Olympiques de Pékin en tant que cadre de la délégation française d’athlétisme.

Le Cherbourgeois a vécu des Jeux inoubliables : « Bolt est un régal pour les yeux ! »

Daniel Laigre, l’entraîneur de l’EACQ Cherbourg et membre de la DTN d’athlétisme, était présent à Pékin pour les Jeux Olympiques. Il ressort de cet événement avec des images plein les yeux. Récit.

Q : Quels sont les événements qui t’ont marqué pendant ces jeux ?
R : Au niveau sportif, les grands moments de ces Jeux en athlétisme furent incontestablement les exploits d’Usain Bolt et des Jamaïquains : trois titres olympiques assortis de trois records du monde sur les disciplines de prestige du sprint, c’était vraiment de l’exceptionnel. Je retiendrai également les victoires de Kenenisa Bekele tant sur 5000 m que sur 10000 m, le coureur éthiopien possède aujourd’hui un palmarès inégalable…

Q : Peux-tu comparer Athènes et Pékin ?
R : C’est difficile. Les Jeux Olympiques c’est toujours une compétition d’exception. Où qu’ils se déroulent, c’est un événement qui dépasse la temporalité. Toutefois, Athènes c’était le retour aux sources avec notamment les épreuves de lancer de poids qui se sont déroulées sur le stade antique d’Olympie ou encore le marathon avec son arrivée jugée sur le stade des premiers Jeux de l’ère moderne en 1896. Alors que Pékin c’était l’aube du XXIe siècle avec des cérémonies d’ouverture et de clôture titanesques.

« L’athlé français est à son rang »

Q : Quel a été ton rôle au sein de l’équipe d’athlétisme ?
R : Je faisais partie de l’équipe restreinte (NDLR : 9) des membres de la direction technique nationale chargée de gérer tout l’environnement de l’équipe de France. À certains moments nous devions veiller à ce que rien ne vienne perturber la préparation et la concentration des athlètes, en fait mettre de l’huile dans les rouages. À d’autres moments, j’ai dû coacher des athlètes, participer aux ravitaillements des marathoniens, assurer la bonne liaison entre les athlètes et leurs entraîneurs personnels qui étaient à Pékin mais pas dans le village olympique. Autant de tâches diverses et indispensables.

« La France n’est pas une grande nation athlétique »

Q : Comment expliques-tu les résultats plus que mitigés des athlètes français ?
R : A mon sens, il n’y a pas de surprise. En nombre de finalistes et en nombre de demi-finalistes, nous sommes à notre rang. Certes une seule médaille aux yeux des médias et de l’opinion publique, cela peut paraître insuffisant. Mais, pouvait-on rationnellement en espérer plus quand avant le début des jeux nous n’avions aucun athlète classé dans le top 3 mondial, le meilleur pointant à la sixième place ? L’athlétisme est un sport universel pratiqué par plus de 200 pays. Prenez l’exemple de la Suède. Depuis le début de ce siècle, on nous vantait son modèle. À Pékin, aucun athlète de ce pays n’est parvenu à décrocher une médaille en athlétisme…

Q : As-tu confiance en l’avenir de l’athlétisme français ?
R : Notre athlétisme est de bonne qualité… mais nous ne sommes pas une grande nation athlétique. Pour jouer les premiers rôles, nous devons changer les mentalités au sein de notre société, intégrer réellement le sport à la vie au quotidien des Français. Quant à notre élite, il nous faut parvenir à la densifier afin de ne pas faire reposer tout le poids de la compétition sur une ou deux têtes.

Q : As-tu pu assister à d’autres événements hors du Nid d’oiseau, le stade olympique ?
R : Oui, j’ai pu voir à la finale du handball, un grand moment pour le sport français! J’ai pu également assister épisodiquement à des épreuves de gymnastique, un peu de tennis et de natation, notamment la finale du relais 4 x 100 m où le relais tricolore décroche l’argent.

Q : Un dernier mot sur les sacres du roi Usain Bolt. As-tu vécu ces moments magiques en direct ?
R : Oui, à divers titres puisque j’ai eu le privilège d’assister aux entraînements et aux échauffements des sprinteurs jamaïquains. C’était vraiment un régal pour les yeux. Quand on est entraîneur, on aspire à faire courir les athlètes dont on s’occupe avec la même efficacité! J’ai assisté aux trois courses. Le 100 m, je dirai que c’était attendu. Le 200 m, ce fut impressionnant avec le record de Michael Johnson battu. Quant au relais, ce fut l’apothéose pour une équipe qui a su fédérer l’ensemble de ses ressources. Quand on voit les trois chronos s’afficher, on a immédiatement conscience d’avoir vécu des moments sportifs intemporels.

En tout cas merci Daniel, cela fait près de vingt ans que j’ai personnellement le privilège d’être suivi dans ma « carrière » athlétique par tes conseils, et une grande partie de ma « réussite » personnelle vient directement de ton implication et de ta passion pour l’athlétisme, et ceci quelque soit le niveau des athlètes que tu entraines…

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